On n’entre pas à Besakih comme on visite un simple monument. Dès le seuil, le temple impose ses règles, son rythme, sa solennité. Ici, le voyageur s’efface devant des traditions millénaires, et chaque détail compte.
Dès l’arrivée, impossible d’échapper à la règle du sarong : peu importe votre tenue, il faudra revêtir cette étoffe symbole de respect. Les horaires d’ouverture, eux, jouent la carte de l’incertitude. Selon les cérémonies, les portes s’ouvrent ou se ferment sans avertissement, et certains sanctuaires restent inaccessibles aux non-initiés lors des grandes fêtes hindoues. Ne vous fiez pas non plus au billet d’entrée : il ne garantit jamais l’accès à l’ensemble du site.
Repérer un guide officiel relève parfois du défi. Aucune tenue ne distingue clairement ceux qui connaissent l’histoire du lieu de ceux qui improvisent. Quant aux tarifs de transport, ils fluctuent au gré des saisons touristiques, rendant chaque déplacement un peu imprévisible.
Le temple de Besakih, un site sacré au cœur de Bali
Perché sur les pentes du mont Agung, le temple de Besakih domine le paysage balinais. Ce vaste complexe, connu comme la “mère des temples”, rassemble bien plus qu’une poignée de sanctuaires.
Voici ce que compte le cœur du site :
- Vingt-trois sanctuaires majeurs, dont le pura Penataran Agung, centre névralgique des cérémonies et pilier de la spiritualité locale.
Remontant au VIIIe siècle, le lieu porte la mémoire de l’île. Processions, offrandes, croyances : tout s’y entrelace et se réinvente sans relâche.
Sur les différentes terrasses, la pierre volcanique noire tranche avec l’éclat des tissus et des parasols colorés. Au sommet, le pura Batu Madeg rappelle l’attachement profond des Balinais à leur montagne sacrée, tandis qu’en contrebas, le pura Kiduling Kreteg marque la frontière au sud du complexe, ouvrant la perspective jusqu’aux rizières lointaines.
Besakih n’a rien d’un décor figé. Le site vibre au rythme des grandes fêtes, mais aussi des rituels quotidiens. On y croise des familles venues honorer leurs ancêtres, des prêtres en blanc guidant les prières. Pour celui qui observe attentivement, c’est toute la vitalité et la résilience balinaises qui s’expriment, notamment après l’éruption du mont Agung en 1963. L’attachement des habitants a permis au pura Besakih de rester le cœur battant de l’île des dieux.
Pourquoi ce lieu fascine-t-il les voyageurs du monde entier ?
Face au mont Agung, Besakih attire bien au-delà des passionnés d’architecture. Ici, l’expérience se vit à la croisée de la culture balinaise, de la foi et d’un décor naturel saisissant.
Ce sont les cérémonies du temple de Besakih qui impriment au lieu son atmosphère singulière. Instruments traditionnels, offrandes fleuries, défilés de sarongs colorés : chaque rituel laisse une empreinte profonde, qui dépasse le simple souvenir.
La spiritualité imprègne chaque geste. Sur les marches du temple mère, le silence des prières, le parfum de l’encens, les échanges respectueux entre fidèles donnent à la visite une dimension rare. Le voyageur partage l’espace avec les Balinais, il perçoit la force intacte d’une tradition bien vivante. Les cérémonies rythment l’année et attirent des familles de toute l’île, créant une ambiance unique. Chaque visite du temple de Besakih devient alors une expérience marquante, nourrie d’émotions et d’impressions durables.
Ce qui frappe à Besakih, c’est la diversité des expériences : des terrasses pour admirer le paysage, des espaces d’offrandes où s’organisent les préparatifs, des autels devant lesquels on s’arrête, saisi par un chant ou un geste. On vient pour la spiritualité, mais aussi pour la découverte, l’échange, l’émerveillement. Ici, l’expérience inoubliable n’est pas un slogan, mais une réalité palpable.
Préparer sa visite : horaires, accès, tarifs et tenues à prévoir
La visite du temple de Besakih se prépare dès le départ. L’accès se fait par la route : depuis Ubud, prévoyez environ deux heures de trajet, un peu plus si vous partez de Denpasar ou Kuta. Beaucoup choisissent de louer un scooter, d’autres font appel à un chauffeur balinais. Les routes sinueuses traversent rizières et vallées, et la montée vers le mont Agung réclame parfois de la patience, surtout quand la pluie s’invite.
Le temple mère de Bali accueille les visiteurs de 8h à 17h. Arriver tôt permet de profiter d’une lumière agréable et d’éviter la foule. Le prix d’entrée au temple de Besakih tourne autour de 60 000 IDR pour un adulte ; ce tarif inclut souvent le service d’un guide local, dont l’aide s’avère précieuse pour comprendre la symbolique du site. N’oubliez pas de prévoir un peu de monnaie pour le parking, à régler sur place.
La tenue adéquate s’impose dès l’entrée : sarong et ceinture (sash) sont obligatoires, signes visibles de respect envers la tradition. Ces accessoires peuvent être loués à l’entrée, parfois déjà inclus dans le billet. Les vêtements courts ou trop voyants sont à éviter : ici, la sobriété reste la règle. N’oubliez pas non plus chapeau, crème solaire et une bouteille d’eau, surtout sous le soleil du parvis.
Pour organiser votre visite du temple, voici quelques conseils :
- Comptez deux à trois heures sur place : le site s’étend sur plusieurs niveaux, et chaque terrasse mérite une halte.
- Respectez les espaces réservés aux fidèles, surtout lors des cérémonies.
- Faire appel à un guide aide à saisir l’histoire et les usages du lieu, car la dimension spirituelle échappe souvent à une visite trop rapide.
Nos conseils pour profiter pleinement de Besakih en 2025
Arriver tôt change tout. À l’aube, la lumière sublime le temple de Besakih et met en valeur les contours du mont Agung autant que la grâce des pagodes. Le calme matinal, rythmé par les prières des premiers fidèles, offre une atmosphère rare. La saison sèche, d’avril à octobre, est idéale : la météo est plus stable, et le panorama sur les rizières n’est pas voilé par la brume.
Pour ressentir la spiritualité du lieu, il faut respecter le rythme des cérémonies. Mieux vaut éviter de circuler dans les temples secondaires pendant les rites ; la discrétion est de mise. Les guides locaux, que vous trouverez dès l’entrée, savent transmettre leur passion pour la culture balinaise et racontent volontiers anecdotes et histoires sur les principaux sanctuaires : pura Penataran Agung, pura Batu Madeg, pura Kiduling Kreteg.
Le site se déploie en terrasses, reliées par des escaliers parfois raides. Prévoyez des chaussures confortables et de l’eau en quantité. Prenez le temps de vous arrêter sur les belvédères : la vue imprenable sur la vallée s’apprécie loin du tumulte. Les amateurs de randonnée à Bali peuvent prolonger la découverte jusqu’aux villages alentour, au cœur d’une nature encore préservée.
Voici quelques gestes simples pour une visite respectueuse et enrichissante :
- Prenez des photos avec discrétion, sans déranger la prière des fidèles.
- Accordez-vous des moments d’observation et de contemplation, pas seulement de la marche.
- Consultez le calendrier religieux avant de venir : certaines dates attirent des milliers de pèlerins.
Besakih ne se dévoile pas d’un seul regard. Pour qui sait prendre son temps, chaque marche, chaque sourire, chaque offrande révèle une facette nouvelle du cœur balinais.


