Où faire un diagnostic TDAH ?

Ces dernières années, la famille Junot a appris à gérer un élément qui perturbe la vie de son fils : ADD/H, ou trouble déficitaire de l’attention (ou dysfonctionnel) avec ou sans hyperactivité. En France, on estime qu’environ 5% des enfants d’âge scolaire sont touchés par ce trouble, qui n’est pas toujours facile à gérer quotidiennement, que ce soit à la maison ou à l’école.

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Épisode 2

La semaine dernière, le témoignage de Caroline, mère de Sébastien qui a grandi avec un ADD/H, a montré combien il était complexe de s’adapter à un tel trouble, tant à l’école que dans la famille. La nervosité, l’impulsivité, les difficultés scolaires et souvent la perte de confiance caractérisent les principaux pièges le voyage de ces enfants. Cependant, des soins adaptés peuvent améliorer leur vie quotidienne et les aider à mieux s’intégrer dans leur vie d’adolescent et d’adulte, car l’ADD/H se poursuit souvent après l’enfance.

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Faites le point sur le diagnostic et la réhabilitation de l’ADD/H avec le neuropsychologue Fabrice Pastor.

Fabrice Pastor est neuropsychologue à l’Institut Irles, un institut spécialisé dans la prise en charge des enfants DYS et TDAH en Nouvelle Aquitaine.

66 millions d’impatients : Nous parlons de plus en plus de beaucoup d’enfants sont-ils vraiment concernés ?

Il s’avère qu’il y a de plus en plus de consultations pour les examens préalables ADD/H.

Les alertes viennent d’abord des enseignants et des parents d’enfants considérés comme « hyperactifs ». Cependant, grâce aux tests utilisés pour établir le diagnostic, il y a de plus en plus d’enfants qui présentent de nombreux symptômes mais qui n’ont pas nécessairement ADD/H. types de troubles, parfois encore, ce sont des enfants turbulents qui méritent probablement un soutien psychologique, mais n’ont pas besoin de réadaptation ou de médicaments spécifiques pour traiter ADD/H.

Qui peut diagnostiquer ADD/H ?

Le plus capable de le faire est le néeuropediatricien. D’autres médecins peuvent le faire comme le pédopsychiatre, le médecin généraliste (beaucoup plus rarement le médecin scolaire). Dans tous les cas, pour diagnostiquer avec précision ADD/H, plusieurs choses doivent être mises en place :

  • Vous devez d’abord faire une évaluation QI qui permet de voir comment le langage, non-verbal, spatial, constructif, la mémoire, l’attention/concentration, etc… En effet, si l’enfant a une déficience mentale, il aura des symptômes d’hyperactivité et d’inattention, mais ce ne sera pas le TDAH. Troubles du développement dans le cadre des critères d’exclusion du TDAH ou de tout trouble « DYS ».
  • Nous devons ensuite clarifier ces résultats avec une évaluation neuropsychologique de toutes les fonctions de attention et concentration (attention sélective, attention soutenue, attention partagée, etc…). L’évaluation neuropsychologique permet de mesurer les capacités d’attention et d’exécution de l’enfant par rapport à une population générale. Il existe des normes, en fonction des âges, et il est nécessaire d’analyser si l’enfant s’écarte ou non de ces normes. Si l’équilibre du QI est normal mais que les tests neuropsychologiques montrent des troubles attentifs, alors ADD/H peut être mis en évidence.
  • En marge de ces tests, nous pouvons proposer le questionnaire Conners. Ce questionnaire est rempli par les parents et/ou les enseignants et permet d’avoir un regard subjectif sur le trouble de l’attention, mais n’est pas un test suffisant pour établir un diagnostic.
  • Il peut également être utile d’ajouter l’analyse d’un psychomotricien ou d’un ergothérapeute, qui évaluera l’attention et la concentration d’un point de vue plus corporel.
  • Enfin, une évaluation psychologique n’est pas superflue. Il peut être effectuée en particulier par un psychologue clinique. Le but est de mettre des mots sur le fonctionnement émotionnel de l’enfant et de détecter s’il est anxieux ou déprimé, par exemple. Certains enfants sont dans la tourmente pour ne pas avoir à « penser », ce qui nuance l’hypothèse de l’ADD/H.

C’est en réalité la vision multidisciplinaire qui permettra de poser un diagnostic clair de l’ADD/H. Consulter un seul praticien qui recevra un enfant seul dans un bureau de 2 ou 3 heures ne suffit pas et peut être nocif pour l’enfant car le traitement proposé ne sera pas approprié.

L’ environnement psychologique de l’enfant est-il un facteur important dans le développement de l’ADD/H ?

Cela joue beaucoup, bien que certains parents préfèrent ne pas le considérer car cela peut conduire à un interrogatoire profond de tout le monde dans la famille. J’ai remarqué que les parents ont plus d’installations pour aller voir un neuropsychologue plutôt qu’un psychologue parce que, pour eux, le neuropsychologue mesure différents indicateurs tels que les temps de réponse, fait des tests neuropsychologiques, et ne traite pas nécessairement les problèmes possible. eacute ; les questions familiales, ce qui n’est pas vrai car il posera également des questions concernant le domaine émotionnel. Il est essentiel de faire ces tests neuropsychologiques pour mesurer les fonctions d’attention par rapport à la population générale, mais il ne faut pas se cacher derrière ces tests. Il faut savoir que l’environnement psychologique dans lequel l’enfant grandit, s’il n’est pas nécessairement un déclencheur de l’hyperactivité peut l’exacerber de manière significative.

Dans tous les cas, ADD/H mérite des soins psychologiques pour aider la famille dans son ensemble. Il est dommage d’essayer de l’éviter. Lorsque l’enfant a des symptômes d’hyperactivité, les parents essaient généralement de l’apaiser, de lui faire faire beaucoup de sport aussi, comme une sorte de sortie. Cela peut fonctionner, mais souvent il ne suffit pas et quand vous voyez les parents venir en consultation pour la première fois, ils sont la plupart de l’Évidemment un cercle vicieux apparaît rapidement parce qu’entre l’hyperactivité de l’enfant et la fatigue des parents, tout le monde est bouleversé et des tensions sont mises en place. Les parents et les enfants ne se comprennent pas et souffrent. Les soins psychologiques individuels et familiaux peuvent faire partie de la thérapie.

En outre, sur cette question de la participation de l’environnement à l’ADD/H, il faut savoir qu’il existe un aspect héréditaire. Lorsque l’un des parents a un TDAH, les enfants sont 5 fois plus susceptibles de souffrir du même trouble.

ADD/H peut-il être détecté pendant la grossesse et la petite enfance ?

Parfois, il y a des bébés agités in-utero, et finalement ne présentent pas de trouble de l’attention. Parfois, c’est simplement dû au fait que la future mère est elle-même anxieuse, par exemple.

Souvent, l’un des premiers facteurs qui pourraient suggérer un problème ADD/H de la petite enfance est les problèmes de sommeil. L’enfant dort très peu, se réveille souvent, est agité pendant le sommeil, etc…

Dans tous les cas, on ne peut pas diagnostiquer clairement un trouble de l’attention sur un enfant qui est trop petit. Nous devons attendre qu’il ait 6 à 8 ans. Cela ne signifie pas qu’avant l’enfant n’a pas déjà ADD/H, mais il ne peut pas être clairement mesuré par les tests dont j’ai parlé dans le préambule.

Comment est le soin d’un enfant avec ADD/H

Cela passe par 3 étapes complémentaires principales :

  • La réadaptation neuropsychologique consistant en des exercices de revalidation, de recyclage neuropsychologique de l’attention/concentration et de la mémoire de travail. Peu à peu, il est nécessaire d’augmenter la difficulté des exercices pour améliorer les fonctions d’attention. Si nécessaire, l’impulsivité est également rééduquée par des exercices dédiés. Dans le cadre de la réadaptation neuropsychologique, les enfants, les parents et les enseignants sont également informés comment mettre en place des stratégies en classe, par exemple, pour les aider à mieux se concentrer.
  • psychologique le suivi, par la psychothérapie, est important pour les enfants et parfois aussi pour les parents.
  • Si nécessaire et toujours avec des conseils médicaux, on peut envisager de prendre un médicament à base de méthylphénidate qui peut permettre à l’enfant de mieux se concentrer. Les médicaments pour combattre ADD/H ont de bons résultats, à condition que le diagnostic soit le bon ! Par exemple, si l’enfant souffre de dépression avec des symptômes attentifs, le méthylphénidate peut ne pas être la meilleure molécule à prescrire.

Les familles avec un enfant avec ADD/H souffrent souvent d’un regard extérieur. Comment les aider ?

Il est toujours très compliqué d’accepter le regard des autres lorsque vous êtes dans un lieu public et que l’enfant hyperactif agite dans toutes les directions ou crie. Certains parents s’isolent, ne sortent plus en famille. Dans ce type de situation, la psychothérapie familiale est une aide pertinente. Je précise que toute la famille peut participer si nécessaire, frères et sœurs, grands-parents, etc… Il n’est pas peu fréquent pour les grands-parents de se retrouver réticents à garder leurs petits-enfants. Avant d’y arriver, il peut être avantageux de parler à un professionnel ou de contacter des associations de patients comme HyperSupers par exemple.

Le trouble disparaît ou disparaît à mesure qu’il grandit ?

Cela dépend de beaucoup de choses, y compris le fait que l’enfant a été diagnostiqué comme jeune et a donc été pris en charge de son trouble tôt, par exemple par la réadaptation neurologique ou la psychothérapie.

Ne rien faire en espérant qu’il passera à l’adolescence, joue à la roulette russe parce que les enfants souffrant d’ADD/H éprouvent souvent des complications à l’âge adulte. Plusieurs études ont été menées sur le sujet.

Une étude publiée dans le journal Pediatrics en 2013 note qu’environ :

  • 30% des enfants atteints d’ADD/H continuent à en souffrir à l’âge adulte ;
  • 60% d’entre eux développent des troubles psychiatriques (trouble de la personnalité, trouble dépressif, trouble anxieux généralisé, toxicomanie, etc.) ;
  • 35 % ne présentent plus de troubles inquiétants à l’âge adulte.

En France, sommes-nous un bon étudiant sur les soins d’ADD/H ?

Malheureusement, en France, une réhabilitation pour ADD/H peut être coûteuse pour les familles, car selon le contexte, elle n’est pas nécessairement couverte par l’assurance maladie.

En effet, dans un contexte libéral, le neuropsychologue, qui, au cours de ses études, a été formé au diagnostic et à la réadaptation des troubles de l’attention, n’est pas remboursé par l’Assurance maladie. C’est aussi le cas pour les psychothérapeutes d’ailleurs. Vous pouvez les consulter à l’hôpital ou dans les Centres Médico-Psycho-Pédagogiques (CMPP), et il sera alors remboursé, mais pour vous donner l’exemple de Bordeaux, à l’hôpital, dans cette spécialité, il y a jusqu’à 1 an d’attente.

Certains orthophonistes font également la réadaptation de l’attention/concentration et ces séances sont alors remboursées mais, là encore, obtenir un rendez-vous avec ces orthophonistes spécialisés est souvent très long.

Lisez aussi environ 66 millions d’impatients :

  • Famille Junot face à ADD/H, premier épisode, 10 mai 2017