Valeurs universelles : découvrir les 12 valeurs essentielles pour tous

Douze. C’est le nombre brut, pas un de plus, pas un de moins, que le psychologue Shalom Schwartz a isolé pour cartographier les valeurs humaines en 1992. Un modèle qui, depuis, s’est imposé dans plus de 80 pays et s’invite partout où il s’agit de décoder nos motivations profondes, qu’on soit à Paris, à Tokyo ou à Buenos Aires.

Les études le montrent sans détour : l’attachement à telle ou telle valeur se module selon le climat social, l’univers du travail ou la vie de famille. Ce qui semblait aller de soi pour une génération peut soudain être remis en cause, déplacé, réévalué, à la faveur d’évolutions collectives ou de parcours individuels.

Pourquoi les valeurs universelles nous concernent tous : éclairage sur un concept fondamental

Les valeurs universelles forment la trame invisible de nos sociétés. Elles orientent les comportements, traversent les cultures et dessinent ce qui relie les individus entre eux. Leur influence dépasse le cercle restreint d’un groupe, d’une époque, ou d’un territoire. Elles servent de point d’ancrage, de boussole partagée, pour structurer la vie sociale, les débats publics, les choix collectifs.

Au sein de chaque société, la question des valeurs touche à la cohésion : comment certains principes s’imposent-ils partout, quand d’autres restent propres à une culture ? Les normes, qu’elles soient héritées ou construites au présent, dessinent parfois des écarts, mais elles s’organisent souvent autour de grands repères communs. Les spécialistes de la psychologie sociale scrutent la manière dont ces valeurs façonnent notre rapport à autrui, l’engagement collectif, ou la façon de défendre la diversité.

Les valeurs universelles n’arrivent jamais en bloc. Elles se discutent, se transmettent, se réinventent parfois. Leur importance se devine dans les débats de société, dans la façon dont chacun réagit face à un dilemme moral ou une crise collective.

    Voici quelques exemples de valeurs souvent citées pour illustrer ce socle commun :

  • Respect
  • Liberté
  • Justice
  • Solidarité

Chacune de ces valeurs, et bien d’autres, montre à quel point les sociétés sont capables de se transformer tout en gardant des points de repère. Pour saisir les tensions, les mouvements d’alliance ou d’opposition, il suffit d’observer la place que chaque culture accorde à ces principes. La dynamique des valeurs universelles permet ainsi de mieux comprendre les ressorts de la vie collective, et la marge de manœuvre de chaque individu dans cette mosaïque mouvante.

La théorie des valeurs de Schwartz : comprendre les 12 valeurs essentielles et leur impact en psychologie

Le modèle des valeurs de Schwartz est aujourd’hui un passage obligé pour qui veut analyser l’architecture des valeurs à travers les cultures. Dès les années 90, Shalom H. Schwartz s’est lancé dans une vaste enquête internationale, armé d’outils comparatifs pointus, bientôt reconnus comme une référence en psychologie sociale.

Douze valeurs structurent ce modèle, organisées autour de quatre axes : ouverture au changement, autotranscendance, conservation, affirmation de soi. À l’intérieur de cette matrice, chaque valeur, de la stimulation à l’autonomie, de la bienveillance à la sécurité, incarne une façon particulière de se situer face au monde, aux autres, à soi-même. Ce schéma permet de relier chaque aspiration à des besoins humains profonds, individuels comme collectifs.

Ce qui fait la force du modèle de Schwartz, c’est sa capacité à traverser cultures et frontières. Les recherches ont montré : partout, ou presque, on retrouve ces douze valeurs, même si leur ordre de priorité change selon les groupes, les générations, les nations. La cross cultural psychology s’est emparée de ce cadre pour mieux cerner les différences et les points de convergence dans les débats sur l’identité collective et le vivre-ensemble.

Pour mesurer l’influence concrète de ces valeurs sur nos comportements, les chercheurs utilisent des questionnaires standardisés tels que le Portrait Values Questionnaire. Ces outils dressent la carte des préférences individuelles et collectives, et aident à comprendre l’éventail des motivations humaines. Ils nourrissent aussi le débat éthique sur la façon d’articuler l’individuel et le collectif dans nos sociétés.

Comment reconnaître ses propres valeurs et pourquoi cela change la perception de soi

Identifier ses valeurs personnelles, c’est investiguer ce qui oriente silencieusement ses choix et ses priorités. Chacun porte en lui une hiérarchie de valeurs façonnée par son histoire, ses rencontres, ses ruptures parfois. Cette structure intime fait la lumière sur la valeur accordée à la réussite, à la bienveillance ou à la sécurité, et sur la force avec laquelle ces principes guident le quotidien.

Reconnaître ses valeurs, c’est aussi repérer ce qui nous fait vibrer ou, au contraire, nous heurte. Un désaccord persistant avec un collègue, une réaction vive face à un acte jugé injuste : ces instants signalent qu’une valeur centrale a été sollicitée ou secouée. L’exercice n’est pas une introspection théorique : il invite à observer, à noter, à comparer les situations réelles à la grille des douze valeurs de Schwartz.

L’écart ou l’accord entre nos actes et nos valeurs pèse lourd sur le bien-être et le développement personnel. Quand la distance se creuse, la sensation de ne plus être soi-même gagne du terrain. À l’inverse, l’alignement entre convictions et actions renforce la clarté, la confiance, la cohérence. Les psychologues sociaux insistent : prendre conscience de ses valeurs éclaire le sens de ses engagements, explique parfois certains blocages ou doutes persistants.

    Pour avancer dans cette démarche, il peut être utile de vous poser quelques questions concrètes :

  • Quelle importance relative accordez-vous à l’autonomie, à la tradition, à l’équité ?
  • De quelle manière vos décisions font-elles écho à cette hiérarchie intérieure ?

Regarder lucidement ses valeurs, c’est activer un levier puissant : celui qui permet d’ajuster ses choix, d’aligner ses actes sur ses convictions, et de cultiver une perception de soi plus solide et sincère.

Famille multigenerale se tenant la main dans un parc urbain

Tests, conseils pratiques et pistes pour appliquer ses valeurs au quotidien

Pour clarifier votre liste de valeurs, appuyez-vous sur des outils éprouvés : le Portrait Values Questionnaire ou le Values Journal Personality sont souvent recommandés en psychologie sociale. Ces questionnaires, issus des recherches de Shalom Schwartz, permettent de situer la place de l’autonomie, de la bienveillance, de la stimulation ou de la conformité dans votre propre ensemble de repères.

L’intérêt ne réside pas seulement dans le résultat chiffré. Il s’agit de croiser vos réponses avec vos expériences concrètes, d’observer comment ces valeurs s’expriment dans vos choix professionnels, vos engagements dans la cité. Par exemple, pour chaque valeur identifiée, prenez le temps de repérer une ou deux situations récentes où elle a pesé dans votre décision. Cet aller-retour entre théorie et vécu révèle la fidélité, ou la contradiction, entre ce que l’on affirme et ce que l’on fait.

    Voici quelques pistes concrètes pour donner corps à cette démarche :

  • Notez dans un carnet les moments où une de vos valeurs a été sollicitée ou mise à l’épreuve.
  • Prenez du recul sur vos pratiques lors d’un recrutement, d’un débat collectif ou d’un choix professionnel : qu’est-ce que cela dit de vos priorités ?

La valeur professionnelle façonne la résolution des dilemmes, l’équilibre entre loyauté et performance, l’art de négocier en équipe. La robustesse d’une décision, sa portée réelle, tient souvent à cette grille de lecture intime, bien plus qu’on ne veut bien l’admettre. Les valeurs ne pèsent que par ce qu’on en fait : c’est par l’action, même discrète, qu’elles prennent toute leur épaisseur.

Les valeurs universelles ne sont pas de simples étiquettes : elles dessinent la marge d’invention et de résistance de chaque individu face au collectif. À chacun de tracer sa route, lucide sur ce qui l’anime, pour que demain, nos sociétés sachent encore reconnaître ce qui les unit et ce qui les fait avancer.